mercredi 6 novembre 2013

Arrivée en terre des missionnaires

(Les gens du Vallon découvriront bientôt le texte ci-dessous. Je le mets ici comme une avant-première. A propos du changement de paradigme pour la mission, que je ne fais qu'évoquer dans ce petit billet, je recommande vivement le spectacle "Sur le balcon du baobab" que la compagnie La Marelle propose cette année dans le cadre du 50e anniversaire de DM-Echange et mission, le service des Eglises protestantes romandes pour des projets de mission. Ne ratez pas ce spectacle ; on y rit, on y pleure et le cœur y danse. Cliquez ICI, et vous saurez quand la compagnie passe près de chez vous.)
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« Je viens vivre avec vous. » Les missionnaires du 19e siècle partaient aux quatre coins du monde avec cette parole en tête. Ils voulaient dire par là qu’ils ne venaient pas comme leurs ancêtres des siècles précédents qui arrivaient pour emporter quelque chose, pour emmener quelqu’un. Ils partaient pour vivre avec les gens de là-bas. Apprenant une langue dont ils ne connaissaient même pas l’existence, s’informant sur des us et coutumes inconnus, ils disaient adieu à ceux qu’ils aimaient et qu’ils ne reverraient peut-être plus jamais. Il est vrai que, rétrospectivement, on peut faire des observations critiques sur la manière dont ils allaient en mission. Mais ils partaient avec cette parole ancrée au plus profond d’eux-mêmes : « Je viens vivre avec vous ».

Le paradigme de la mission a beaucoup changé depuis. On n’envoie plus de missionnaires pour implanter une vision du monde ou de l’Église, mais on se rencontre et construit ensemble autour d’un projet qui reflète la vie telle qu’elle s’épanouit. Dans la mission aussi, Dieu nous devance, et en répondant à son appel, on continue l’œuvre qu’il a déjà commencé.

Mon nom le fait deviner, mon visage le confirme, mon accent me trahit. Je viens d’ailleurs, d’un pays lointain, d’une autre culture. Mais je ne suis pas missionnaire ; aucun organisme m’envoie à ce titre (quoique l’EREN m’a « envoyé » dans la paroisse du Val-de-Travers), je n’ai pas de prétention personnelle. Cela dit, la phrase qui accompagnait les missionnaires du 19e siècle me touche. Je viens vivre avec vous cette année en tant que pasteur stagiaire, et j’ai tant de choses à apprendre auprès de vous. J’aime me rappeler cette compréhension de l’Église : « rassemblement extraordinaire des gens extraordinairement ordinaires » (S. Hauerwas). Vous êtes les missionnaires que Dieu m’envoie pour me montrer cela.

1 commentaire:

  1. "Je viens vivre avec vous". Comme les protestants ne fréquentent plus les activités de leur Eglise, même s'ils vivent à proximité, comment pouvons-nous leur dire "je suis là et je vis avec vous" d'une manière qui ouvre au partage de ce que nous pouvons leur apporter et recevoir d'eux? Ces quelques pensées sur la mission doivent nous faire réfléchir. Notre réflexion doit nous faire réorienter notre action et notre présence d'Eglise. David

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