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mardi 18 février 2014

Atelier sur le sens du culte

Pages de Eglise_de_temoins_Anim4 - Version 2
(photo issue de l'exposition "Eglise de témoins", détail)
22 mars (15h-16h40) Pourquoi aller au culte ?
26 avril (15h-17h) Que signifient les gestes du culte ?
24 mai (15h-17h) Qui parle à qui dans un culte ?
28 juin (15h-17h) Pour qui le pain et le vin ?
J'organise un atelier qui aborde des questions qui peuvent surgir autour du culte, cet acte fondamental de la foi chrétienne. Mensuel et ouvert à tous, il aura lieu à la salle paroissiale de Môtiers (Rue Centrale 5 - 2112 Môtiers). Il ne prétend pas donner de « bonnes réponses » mais indiquer quelques pistes afin que chaque participant-e puisse approfondir sa réflexion sur sa vie spirituelle. Peut-être mettrai-je des notes au fur et à mesure que la préparation avance.

mardi 21 janvier 2014

Religions en Corée du Sud

La semaine dernière, "A vue d'esprit", un des programmes religieux de la radio suisse romande, s'est intéressé aux religions en Corée. Intitulant la série "En Corée du Sud, dans le chaudron des religions", elle a consacré cinq émissions respectivement aux :
Si vous avez envie d'écouter les émissions (auxquelles Julie avait donné un grand coup de main lors de son voyage en Corée en novembre dernier), il suffit de cliquer sur la liste de liens (sur le site de l'émission, cliquez sur "écouter"). En ouvrant ce lien, vous ouvrirez aussi une fenêtre sur ce pays où on n'a pas peur ni honte de parler des sujets religieux, sobrement, passionnément, amicalement autour d'un verre...

"Hautes fréquences", un autre programme religieux de la RTS, revient sur l'essentiel de l'émission du 14 janvier. Un invité coréen essaie d'y apporter un peu plus de nuances. Si vous avez envie de l'écouter, cliquez ICI ("Le triomphe ambigu du christianisme coréen").

(photo : Hunjeong CHO, pasteur coréen de l'Eglise Hyang-lin, engagée dans l'action sociale, la réconciliation avec le Nord et la réforme du protestantisme coréen. On l'entend dans l'émission du 17 janvier.)

vendredi 8 novembre 2013

Busan, c'est fini...

Il est bientôt minuit ici en Corée, et la 10ème assemblée du COE s'est achevée dans l'après-midi, dans un état de grande fatigue pour la plupart des participants (journalistes suisses compris).


Que retenir de cette première expérience d'un grand rassemblement œcuménique ? Il me faudra sans doute du temps pour assimiler, digérer et faire mon miel de tout ce que j'ai reçu et vécu. Mais voici déjà quelques points qui me restent ce soir : 


La fraternité
Une assemblée du COE, c'est une extraordinaire expérience de fraternité - et, en tant que femme, je dirais volontiers aussi de sororité. Dans une atmosphère de grande bienveillance, chacun sourit, salue, a un petit mot aimable pour l'autre. La confiance s'installe très vite entre deux inconnus ; beaucoup n'hésitent pas à dévoiler leur vulnérabilité, à partager des histoires de vie parfois douloureuses, à demander conseil. J'ai été particulièrement frappée par la dimension concrète, tactile, de cette fraternité : ici on s'embrasse, on s'enlace, on se tient la main, on se regarde dans les yeux. Il n'y a pas de réserve ou de fausse pudeur, mais l'expression à la fois très simple et presque miraculeuse d'un amour qui nous unit tous, qui nous dépasse tous.


La Pentecôte
Je ne viens pas d'une tradition charismatique. L'expérience du parler en langues m'est étrangère (et j'avoue un petit pincement d'envie en entendant des frères et sœurs pentecôtistes raconter la survenue irrésistible de l'Esprit Saint). La prière commune durant ces 10 jours d'assemblée est probablement, pour moi, ce qui se rapproche le plus de cette expérience. Des centaines de langues sont représentées parmi les participants, et la récitation du Notre Père, chacun dans sa langue, fait vibrer la salle de prière dans une atmosphère de Pentecôte. Chaque jour, c'est peut-être à ce moment que la diversité de l'Eglise universelle s'est manifestée pour moi le plus clairement.


La prière
Elle est omniprésente. Chaque jour, chaque séance de travail, chaque étude biblique commence et s'achève par une prière. Liturgies du matin et du soir, prières spontanées des modérateurs de séance ; mais aussi prières inattendues, moments de recueillement partagés autour d'un café ou au coin d'un stand, bénédictions données au détour de couloirs d'hôtel. Autant d'instants précieux, parfois étranges ou déroutants, mais jamais intrusifs ou malvenus.


La remise en question
Elle est parfois violente, surtout pour les délégués venus de pays privilégiés d'Occident. Il est dur d'entendre une pasteure sud-africaine atteinte du sida prendre la parole en plénière pour dire : "Vous les délégués de pays riches, je veux que vous sachiez que c'est à cause de gens comme vous que les gens comme moi meurent." Il est dur d'entendre le démontage en règle des lois économiques injustes imposées par les pays développés pour favoriser leurs propres marchés au détriment des plus pauvres. Il est dur d'entendre une collègue journaliste d'un pays du Sud raconter avec le sourire, presqu'en s'excusant, la censure, le pillage des locaux de la radio où elle travaille, les conditions invraisemblables dans lesquelles elle doit faire parvenir ses chroniques quotidiennes, et conclure : "Que voulez-vous, la mentalité coloniale et les passe-droits des Blancs posent encore tellement de problèmes…" Il est dur d'entendre tant de témoignages d'indifférence (au mieux), d'abandon ou même de cruauté (au pire) et de soutenir le regard de celui qui vous demande en face : "Et vous, qu'avez-vous fait pour moi ?" 


Le col clergy(wo)man
Il n'y a finalement qu'en Europe qu'on en voit rarement ! Il est omniprésent à l'assemblée, chez les ecclésiastiques de tout genre et de toute confession, et certaines dames le portent avec beaucoup de classe.



mercredi 6 novembre 2013

Arrivée en terre des missionnaires

(Les gens du Vallon découvriront bientôt le texte ci-dessous. Je le mets ici comme une avant-première. A propos du changement de paradigme pour la mission, que je ne fais qu'évoquer dans ce petit billet, je recommande vivement le spectacle "Sur le balcon du baobab" que la compagnie La Marelle propose cette année dans le cadre du 50e anniversaire de DM-Echange et mission, le service des Eglises protestantes romandes pour des projets de mission. Ne ratez pas ce spectacle ; on y rit, on y pleure et le cœur y danse. Cliquez ICI, et vous saurez quand la compagnie passe près de chez vous.)
***

« Je viens vivre avec vous. » Les missionnaires du 19e siècle partaient aux quatre coins du monde avec cette parole en tête. Ils voulaient dire par là qu’ils ne venaient pas comme leurs ancêtres des siècles précédents qui arrivaient pour emporter quelque chose, pour emmener quelqu’un. Ils partaient pour vivre avec les gens de là-bas. Apprenant une langue dont ils ne connaissaient même pas l’existence, s’informant sur des us et coutumes inconnus, ils disaient adieu à ceux qu’ils aimaient et qu’ils ne reverraient peut-être plus jamais. Il est vrai que, rétrospectivement, on peut faire des observations critiques sur la manière dont ils allaient en mission. Mais ils partaient avec cette parole ancrée au plus profond d’eux-mêmes : « Je viens vivre avec vous ».

Le paradigme de la mission a beaucoup changé depuis. On n’envoie plus de missionnaires pour implanter une vision du monde ou de l’Église, mais on se rencontre et construit ensemble autour d’un projet qui reflète la vie telle qu’elle s’épanouit. Dans la mission aussi, Dieu nous devance, et en répondant à son appel, on continue l’œuvre qu’il a déjà commencé.

Mon nom le fait deviner, mon visage le confirme, mon accent me trahit. Je viens d’ailleurs, d’un pays lointain, d’une autre culture. Mais je ne suis pas missionnaire ; aucun organisme m’envoie à ce titre (quoique l’EREN m’a « envoyé » dans la paroisse du Val-de-Travers), je n’ai pas de prétention personnelle. Cela dit, la phrase qui accompagnait les missionnaires du 19e siècle me touche. Je viens vivre avec vous cette année en tant que pasteur stagiaire, et j’ai tant de choses à apprendre auprès de vous. J’aime me rappeler cette compréhension de l’Église : « rassemblement extraordinaire des gens extraordinairement ordinaires » (S. Hauerwas). Vous êtes les missionnaires que Dieu m’envoie pour me montrer cela.

dimanche 12 février 2012

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant...

Que fait-on quand on confesse sa foi ?
Peut-être, avant d’aller plus loin, serait-il utile de rappeler qu’on peut entendre deux choses par « confession de foi ». Il y a d’abord la confession de foi qu’on pourrait dire « théologique » ; c’est celle par laquelle un individu, ou un groupe d’individus, ou une institution, pose un certain nombre d’affirmations théologiques qui définissent le contenu concret de la foi et auxquelles on suppose l’adhésion des membres du groupe. Par exemple, l’Eglise réformée de France a un texte (la Déclaration de foi, voir la partie "texte de 1936) qui joue ce rôle et dont voici un extrait :

Dans la communion de l’Église universelle, elle [l’ERF] affirme la perpétuité de la foi chrétienne, à travers ses expressions successives, dans le Symbole des Apôtres, les Symboles œcuméniques et les Confessions de foi de la Réforme, notamment la Confession de La Rochelle ; elle en trouve la source dans la révélation centrale de l’Évangile : Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
Avec ses Pères et ses Martyrs, avec toutes les Églises issues de la Réforme, elle affirme l’autorité souveraine des Saintes Écritures telles que la fonde le témoignage intérieur du Saint-Esprit, et reconnaît en elles la règle de la foi et de la vie ; Elle proclame devant la déchéance de l’homme, le salut par grâce, par le moyen de la foi en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, qui a été livré pour nos offenses et qui est ressuscité pour notre justification ; ...

En ce qui concerne la confession de foi qui est dite au cours du culte, elle a une dimension supplémentaire. Elle ne se contente pas seulement d’énumérer des points qui définissent le contenu de la foi. Pourtant, on en a souvent l’impression. Lisons par exemple l’une des confessions de foi les plus anciennes et les plus souvent utilisées, le Symbole des Apôtres, dont l’origine remonte aux tous premiers siècles du christianisme et que vous connaissez sûrement :

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ;
Je crois en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur,
Qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie ;
Il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers ;
Le troisième jour, il est ressuscité des morts, il est monté au ciel, il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant, et il viendra de là pour juger les vivants et les morts ;
Je crois en l’Esprit Saint, je crois la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle. Amen.

Est-ce que ce texte n’est pas lui aussi une liste de contenus essentiels de la foi, auxquels on nous demande notre adhésion ? Qu’est-ce qui fait la différence avec le premier texte que j’ai lu tout à l’heure ? J’entends régulièrement des gens dire qu’ils ont des difficultés, par exemple, avec telle ou telle confession de foi lue au culte, parce qu’ils ont personnellement du mal à croire à un des articles de foi - que ce soit la conception divine de Jésus, la virginité de Marie, on encore la résurrection. A mon avis, dire cela manque quelque chose de ce qu’est la foi confessée et proclamée lors du culte. Ce type de remarque serait plutôt pertinent pour la première catégorie de confession de foi que j’ai mentionnée et qui, elle, marque des frontières. On ne peut pas, par exemple, devenir pasteur de l’Eglise réformée de France si l’on croit que l’enseignement de Bouddha contient l’ultime vérité sur notre monde et nous-mêmes. Mais quand je confesse ma foi en Eglise, je ne passe pas en revue une sorte de « check-list » qui déterminerait mon degré d’orthodoxie ou d’hérésie. La confession de foi est alors à la fois une démarche de confiance et une démarche communautaire. Je vais rapidement développer ces deux points.

Quelqu’un m’a dit récemment : « Avec le temps qu’il fait en ce moment, la neige, la bise, les températures négatives, on a de la peine à croire que l’été existe ». Imaginez quelqu’un qui n’aurait jamais connu que l’hiver et qui n’aurait jamais quitté sa maison sans ses gants, son bonnet et son anorak, et à qui quelqu’un décrirait l’été : comment pourrait-il concevoir une saison où il fait toujours chaud, où on sort de chez soi en T-shirt, où on mange des glaces et où on va à la plage ? Il lui faudrait avoir une grande confiance dans son interlocuteur pour pouvoir lui répondre : « Oui, c’est vrai ». Cet exemple météorologique pourrait être une métaphore de la confession de foi en Eglise. Quand je confesse ma foi, je m’adresse à moi-même, et j’affirme, pour reprendre une expression de Nouveau Testament, que « Dieu est plus grand que mon cœur » (1 Jn 3,20) : même si j’ai de la peine à croire, même si j’ai connu tant de souffrances que la résurrection des morts me paraît impensable, même si mon esprit cartésien se rebelle contre la conception virginale de Jésus, Dieu ne dépend pas de moi. Mes propres sentiments ne peuvent pas définir Dieu. Dieu est au-delà de mes difficultés à croire ; il m’accueille tel que je suis, avec mes incertitudes et mes doutes, et je peux lui faire confiance. Confesser ma foi, c’est me redire à moi-même que Dieu est plus grand que mon cœur. C’est prendre le risque de dire : « Oui, c’est vrai », même si je n’ai jamais connu que l’hiver et que j’ai bien du mal à croire à l’été.

Quand je confesse ma foi, c’est aussi à mes frères et sœurs qui m’entourent que je m’adresse, et eux qui s’adressent à moi. La confession de foi manifeste l’appartenance à l’Eglise universelle. En la disant, je fais corps avec ceux qui la disent avec moi, mes voisins de banc, mais aussi les chrétiens rassemblés à travers le monde en même temps que moi et les générations de ceux qui ont confessé leur foi, avec les mêmes mots ou des mots proches, depuis les premiers jours de l’Eglise. Confesser ma foi, c’est faire l’expérience de cette immense communauté dont je fais partie et qui me porte, au-delà de mes incompréhensions. Dans son livre intitulé Le sens du culte, le pasteur Antoine Nouis rapporte une anecdote. Lors d’un enterrement douloureux auquel il s’était rendu, l’enterrement d’un enfant, les parents avaient demandé que l’on dise le Symbole des apôtres. Et, dit Antoine Nouis, « ce jour-là, lorsque l’assemblée a récité le Symbole des apôtres, j’ai éprouvé quelque chose qui ressemble à la communion des saints, j’ai confessé la foi de l’Eglise, j’ai entendu que l’espérance chrétienne était au-delà de ce qu’on pouvait ressentir à ce moment. Malgré le scandale de la mort d’un enfant, l’Eglise toute entière affirmait sa foi et son espérance : ce n’était pas l’assemblée qui disait le credo, c’était le credo qui portait l’assemblée. »

Confesser sa foi, c’est donc affirmer sa confiance en Dieu en communauté. On pourrait ajouter un point supplémentaire. Je viens de dire qu’en confessant ma foi, je m’adresse à moi-même et à mes frères et sœurs. Evidemment, ce n’est pas tout : je m’adresse aussi à Dieu. Dans l’évangile selon Marc, l’évangéliste rapporte l’histoire d’un père et de son fils possédé par un démon. Ce père se tourne vers Jésus pour tenter d’obtenir la guérison de son enfant : « “Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par pitié pour nous. ” Jésus lui dit : “Si tu peux ! ... Tout est possible à celui qui croit.” Aussitôt le père de l'enfant s'écria : “Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !” » (Mc 9, 22-24). Comme dans ce récit biblique, en confessant ma foi, je reconnais aussi les manques et les limites de ma foi personnelle et je demande à Dieu de m’aider à les surmonter. Et comme dans le récit biblique, c’est Dieu lui-même qui parcourt la plus grande partie du chemin pour venir à ma rencontre, à mon secours.

jeudi 31 mars 2011

Le christianisme est-il une religion ?

Le christianisme, pas une religion ? Allons donc, en voilà une bien bonne ! Ai-je complètement perdu la tête ?

Peut-être avez-vous noté cette remarque faite par Hyonou au sujet du christianisme dans son dernier message :
"Certains théologiens, dont une part de moi-même, récuseraient ce terme de "religion" ".
Cela mérite bien quelques explications !

Si l'étymologie du mot "religion" est encore discutée, la tradition veut qu'il soit issu du latin "religare", qui signifie "relier", "établir un lien". Pour le dire avec les mots de Cicéron, « la religion est le fait de s'occuper d'une nature supérieure, que l'on appelle divine, et de lui rendre un culte » (De l'invention oratoire, II, 53-54 ou §160-162). La religion, c'est donc le lien établi par l'homme avec le divin, aux moyens de rites et de doctrines. Et dans cette formulation, tout le problème est déjà présent !

Puisque le diable, c'est bien connu, se cache dans les détails et que des querelles théologiques insurmontables éclatent pour un seul mot (comme le grand schisme de 1054 entre Église d'Orient et Église d'Occident, provoqué par la présence du terme "filioque" dans le texte du Credo), regardons cette phrase d'un peu plus près.

"C'est donc le lien établi par l'homme avec le divin" : premier problème ! Comment l'être humain - cet être si faible, si limité, si imparfait - peut-il, de lui-même, établir un lien avec Dieu - infiniment parfait et infiniment infini ? C'est une idée aussi peu réaliste que de s'imaginer que l'on pourrait cueillir la lune en tendant la main... "Aux moyens de rites et de doctrines" : en plus de s'imaginer qu'il peut s'élever jusqu'à Dieu, l'être humain pense maintenant qu'il peut contraindre Dieu par une série de rites qui "l'obligeraient" à accorder quelque chose à ceux qui les accomplissent ; et en élaborant des doctrines, il prétend définir ce que Dieu est. On pourrait alors dire que le Dieu auquel s'adresse la religion n'est qu'une construction dans laquelle l'être humain projette ses besoins et ses désirs.

Au contraire, le Dieu des chrétiens est un Dieu qui se révèle, d'abord par la Loi et les prophètes au peuple d'Israël, et surtout dans la personne de Jésus-Christ. En Jésus, Dieu fait homme accomplit ce qui était impossible à l'être humain : abolir la distance entre l'humain et lui. Dieu n'est pas un Dieu lointain vers lequel on s'élève, il est un Dieu qui se révèle en s'abaissant jusqu'à nous, un Dieu qui s'incarne dans notre humanité et dans notre faiblesse. La foi chrétienne, c'est l'accueil en soi de cette présence de Dieu.

Alors, dans ce sens-là, le christianisme n'est pas une religion !