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mardi 18 octobre 2011

Commencer toujours par le commencement

(Voici un petit billet que j'ai donné pour le bulletin paroissial pour la rentrée en septembre [déjà !]. Si vous avez l'impression d'avoir quelque peu raté la rentrée, c'est toujours le moment de démarrer. En effet, dit-on [tiens, j'ai envie de dire quelque chose sur ce "on dit"], il est temps de commencer quand on a l'impression d'avoir raté le bon moment de commencer.)

Qui pensera normal le geste de ce moine d’autrefois dans le désert ? Il levait ses bras pour prier vers le soleil couchant chaque jour et restait dans cette position de prière toute la nuit en attendant le lever du soleil du lendemain. Comme si le soleil risquait de ne plus se lever sans sa prière, comme si un nouveau jour ne pouvait pas venir sans son attente, comme si un jour pouvait arriver où aucun commencement ou recommencement ne serait permis…

Le tour du soleil – précisons : celui de notre terre sur elle-même et autour du soleil – nous est devenu quelque chose d’évident. On a l’impression qu’un jour arrive et s’en va comme un autre, et dans cette période de l’année nous nous disons : « ah, encore la rentrée… », ce que nous nous étions dit sans doute les années précédentes.

« Commencer gaiement par le commencement », disait un théologien il y a un peu moins de cent ans. Si nous nous sentons blasés dans cette période de nouveau commencement, c’est peut-être le moment où on peut se laisser inviter par ce mot. Quels sont la source ou les fondamentaux de votre vie par lesquels vous pourriez commencer ce temps gaiement ?

samedi 9 avril 2011

Editorial

Voici un éditorial que je viens de rédiger pour le journal paroissial. C'est toujours difficile de rédiger quelque chose qui tienne la route en 1500 signes, et je suis rarement satisfaite du résultat ; des avis ?

Nous venons de célébrer Pâques. Pâques, la fête de la victoire définitive du Christ sur la mort - et à travers elle, de la promesse de notre propre victoire - est souvent considérée comme la fête la plus importante de l’année pour les chrétiens, le point culminant du calendrier liturgique. Pourtant, certains théologiens affirment que la fête la plus importante est plutôt... la Pentecôte. Et on peut comprendre pourquoi : la Pentecôte, où l’on fait mémoire du don de l’Esprit aux apôtres cinquante jours après la résurrection du Christ, marque la naissance de l’Eglise. Il ne s’agit pas de la naissance d’une institution, mais de notre propre naissance en tant que peuple de Dieu, en tant que présence du Christ sur la terre.

A Pentecôte, nous allons fêter les catéchumènes qui vont être baptisés ou confirmer les promesses de leur baptême. Au-delà de la joie pour ces jeunes en ce jour si particulier pour eux, c’est à la fête pour nous-mêmes, notre paroisse, notre Eglise, et plus largement l’Eglise du Christ à travers le monde, que nous sommes invités. Parce que la Pentecôte nous redit que nous sommes le peuple choisi par Dieu pour être ses témoins ; parce que malgré nos faiblesses et nos imperfections, nous sommes appelés à manifester son amour pour ce monde. Pour reprendre la formule d’un théologien, la Pentecôte est le moment de se réjouir d’être l’Eglise, ce « rassemblement extraordinaire de gens extraordinairement ordinaires ».

dimanche 27 mars 2011

Prendre le temps de bavarder


Deux moineaux dans un champ. Ils ne s'occupent pas des graines. En effet, l'un des deux a posé une question ; une question qui n'a rien à voir avoir avec les affaires du quotidien (le temps qu'il fait, ce qu'on va trouver à manger, les rapaces à éviter, tout ce que les moineaux appellent communément "essentiel" ou "vital").

L'autre moineau répond, et un bavardage s'installe. Un moment gratuit naît. Les moineaux se regardent et bavardent. Ils oublient un moment les graines à ramasser. Le temps qui passe commence à se faire entendre dans les paroles qui s'échangent et dans la mélodie du vent qui caresse les épis.

Penser et parler de Dieu et de l'homme en tant que son partenaire dans l'histoire, est-ce possible dans un endroit et un moment aussi inattendus qu'un champ sous le soleil ? Les paroles ne sont pas toujours assez soignées et suffisamment mûries, mais, comme chaque existence a sa place, chaque parole aussi.

Les deux moineaux aiment bavarder aussi sur des sujets qui demandent du temps pour être réfléchis. Petit à petit, de retour du champ, ils commencent à mettre les paroles glanées dans un coin de leur nid. Mûriront-elles un jour ?, s'inquiètent les moineaux. C'est alors que germe une idée : et si on les mettait par écrit...